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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

la maîtresse de maison, madame la comtesse Jules, madame de Hénin et madame de la Force, M. le comte d’Artois, M. de Vaudreuil, le chevalier de Crussol et moi.

» Pendant que nous le mangions, mais sans que ce fût à propos de lui, quelqu’un a parlé de vous, mon prince. Voyons que je me rappelle qui ? C’est une dame… non, c’est un homme, oui sûrement c’est un homme, car il a dit Charlot, et nos dames n’ont point de ces familiarités-là. C’est un homme qui était à gauche de madame la comtesse Jules. Comptons : moi, j’étais auprès du poète, ici le chevalier de Crussol, là M. de Vaudreuil, et puis… M’y voilà, c’est M. le comte d’Artois, c’est lui, j’en suis sûr à présent. Il a dit : « À propos, qui est-ce qui sait si Charlot est arrivé à Bruxelles ? » J’ai dit : « Moi, Monseigneur, je le sais, car j’ai quatre lignes de sa propre main et je m’en vais moi-même lui écrire : qui est-ce qui veut lui faire dire quelque chose ? » Tout le monde a répondu en chœur : « Moi, moi, moi ! » J’ai démêlé dans la confusion des paroles : « Je l’embrasse, je l’aime, qu’il vienne, nous l’attendons ! » et, quand le tintamarre a cessé, la douce voix de madame la comtesse Jules m’a fait entendre plus distinctement ceci : « Dites-lui que, s’il avait daté