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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

» Dieu nous garde que cette moralité entre dans a tête de notre prélat et de sa nièce, En attendant, je me suis amusée, hier au soir, à provoquer sans affectation ma jeune libertine à conter toutes les vilaines histoires du charmait prince. Le bon évêque l’a enduré avec un petit air confus qui m’a fait plaisir.

» J’aurai l’honneur, Madame, de vous rendre compte du retour du plénipotentiaire, et de toutes ses suites, je vous prie de ne vous point impatienter et de vous reposer sur mon zèle et sur ma passion de faire ce qui vous est agréable.

» Daignez, etc. »

Le retour de l’abbé ne tarda pas, et, quoiqu’il n’eût pas réussi à obtenir la promesse du séjour à Paris, il avança beaucoup les choses. Il rapporta à la jeune princesse des fruits et des fleurs superbes de Bel-Œil ; dans la description qu’il lui fit de cette demeure presque royale, il n’épargna aucun des détails qui pouvaient la charmer et flatter son amour-propre. Il avait accordé de très larges conditions pécuniaires, et la princesse de son côté s’était montrée disposée à accepter le projet de contrat proposé par l’abbé.