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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

Pendant ce temps, Marie-Thérèse, ennemie de cette guerre, négociait sans relâche pour amener une conciliation, et, gagnant la czarine Catherine à sa cause, elle y réussit enfin malgré l’empereur Joseph, qui connut trop tard les négociations secrètes de sa mère.

Un congrès s’ouvrit le 10 avril 1779, à Teschen, pour négocier la paix ; tout étant presque réglé d’avance, on semblait devoir être bientôt d’accord ; néanmoins, plus d’une difficulté surgit à l’improviste, et la paix ne fut signée que le 13 mai 1779. Tout fut bizarre dans cette guerre : la maison palatine, pour l’intérêt de laquelle cette guerre avait été entreprise, n’y prit aucune part ; la Bavière, objet du litige, ne fut point enveloppée dans les hostilités, et l’Électeur palatin, qui avait refusé l’assistance du roi de Prusse, dut à sa protection le principal avantage de la paix. La fin de cette guerre sans bataille fut de donner beaucoup d’humeur à tout le monde, à commencer par le prince de Ligne. « Je n’étais pas le seul qui en eût, dit-il ; l’impératrice parce qu’on n’avait pas fait la paix assez tôt, l’empereur parce qu’on la faisait à son insu ; le maréchal Lascy parce qu’on avait dérangé son plan, qui, s’il avait été suivi, aurait eu bientôt plus d’avantages ; le maréchal