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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Madame de Pailly était fort jolie, douée d’un esprit fin, délié et très propre à l’intrigue. Le grand Mirabeau, qui la détestait à bon droit, écrivait : « Cette femme a l’esprit de cinq cent mille démons ou anges, comme il vous plaira, mais elle est également dangereuse, par sa beauté, par son esprit profondément artificieux. »

Nous n’avons pas à nous occuper du rôle, peu édifiant, que joua madame de Pailly dans la famille des Mirabeau[1] ; nous constatons seulement qu’elle avait dû mettre dans sa conduite assez de retenue ou de décence, comme on disait alors, pour être reçue dans la société de la comtesse de Brionne et de sa tante, la princesse de Ligne-Luxembourg. La poule noire, comme on l’appelait dans l’intimité, fut enchantée de jouer un rôle dans cette affaire, elle souhaitait avec passion d’être utile à de si grandes dames, et ne négligea

    très jeune à un officier suisse également au service de la France, M. de Pailly. Son mari prit sa retraite et retourna à Lausanne. Madame de Pailly allait assez souvent lui rendre visite, mais elle resta fixée à Paris et vécut séparée de fait depuis 1762. Voir pour plus de détails, sur madame de Pailly, les Mémoires de Mirabeau, par Lucas de Montigny ; la Comtesse de Rochefort et ses amis, par Louis de Loménie.

  1. La princesse de Luxembourg née de Bethisy était sœur de la princesse de Rohan Montauban, mère de la comtesse da Brionne.