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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

» Je pleurais en finissant, et madame de Rochechouart aussi. On chanta le chœur et on dansa un ballet pendant lequel je m’habillai. Après le spectacle, madame de Rochechouart, dès qu’elle me vit, me tendit les bras : je m’y précipitai, elle me caressa beaucoup. Elle ne cachait point qu’elle me préférait à toutes.

» Je me trouvais alors si heureuse, que j’aurais voulu que ce temps durât toujours. On m’avait mise enfin à l’apothicairerie[1], l’objet de mes vœux ; j’y vivais bien agréablement. J’étais là avec madame de Choiseul, mesdemoiselles de Conflans, mademoiselle de Montsauge, mademoiselle de Damas, toutes jolies et aimables,

» En dames religieuses, madame de Saint-Côme était d’une amabilité rare, madame de Saint-Laurent, qui était une Cossé, était spirituelle et étourdie. Madame Sainte-Marguerite n’avait que seize ans, venait de faire profession et ne songeait qu’à s’amuser. Madame Sainte-Véronique était une vieille ridicule, elle n’avait pas le sens

  1. L’apothicairerie : Cette obédience se composait ainsi : ° Une grande salle toute garnie de planches sur lesquelles sont les remèdes ; 2 Deux immenses salles avec deux cheminées et quatre alambics.