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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Elle fut amenée par madame la duchesse de Choiseul, qui dit que, pour tout ce qui lui serait nécessaire, on devait s’adresser à elle et point à son père, ni à la duchesse de Gramont, comme on faisait pour mademoiselle de Choiseul, parce que c’était elle qui en était particulièrement chargée. On voit que la bonté de la duchesse de Choiseul ne se démentait pas et qu’elle voulait servir de mère à la petite abandonnée que chacun repoussait[1].

« Mademoiselle de Choiseul la conduisit à la classe en disant que c’était sa sœur et qu’elle priait qu’on eût des bontés pour elle ; alors mesdemoiselles de Conflans, mademoiselle de Damas et moi, nous fûmes à elle et nous la caressâmes beaucoup ; mais elle était fort sauvage et nous recevait assez mal.

» Quand elle eut fait une fois connaissance, Choiseul la laissa et elle ne fut jamais fort liée

  1. M. Dufort de Cheverny raconte, dans ses Mémoires, que le duc de Choiseul avait adressé une mercuriale à sa belle-sœur, à l’occasion de sa liaison avec Clairval et que la comtesse avait affirmé que l’enfant qu’elle venait de mettre au monde était la fille légitime du comte. (Voir les Mémoires du comte Dufort de Cheverny, introducteur des ambassadeurs, publiés par M. de Crèvecœur. — Plon, Paris, 1886.)