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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

l’esprit ; elle était assez jolie et mariée depuis quelque temps.

» Cossé n’avait que douze ans, elle était laide, mais pétrie de grâce et fort délicate ; elle épousa plus tard le duc de Mortemart.

» Madame d’Avaux, dont j’ai déjà parlé, était bonne et jolie, mais fort bête.

» Enfin mademoiselle de Chalais, très jolie, quinze ans, souvent malade.

» Ce service nous amusait ; mais, comme il était très fatigant, on n’y restait jamais longtemps.

» Du service du tour, je passai à celui de la communauté. J’aurais fort bien passé là un temps fort long sans m’ennuyer, si l’on m’y avait laissée. J’étais avec mademoiselle de Talleyrand, jolie, aimable et fort aimée, et mademoiselle de Périgord, sa sœur, jolie aussi ; puis mademoiselle de Duras, jolie et assez aimable, et enfin mademoiselle de Spinola, méchante, gauche, mais très belle.

» Entre les dames qui desservaient cette obédience était une vieille religieuse nommée madame de Saint-Charles ; quoique âgée de soixante-quinze ans, elle était d’une gaieté extrême, rien ne l’incommodait ; on faisait du train à ses oreilles, c’était égal. Il y avait toujours cinquante per-