mesdemoiselles de Chauvigny et de Montsauge, deux suivantes. Il y en avait dix pour l’entrée funèbre, dix pour les furies, dix pour les suivants d’Orphée, dix pour ceux d’Eurydice et dix pour la cour d’amour.
» Cet hiver-là, nous jouâmes aussi Polyeucte sur le théâtre du couvent ; je jouai Pauline, mademoiselle de Châtillon Polyeucte, et mademoiselle de Choiseul Sévère ; cela réussit fort bien. Aussi, bientôt après, on nous fit étudier le Cid ; je jouai Rodrigue et enfin Cornélie dans la Mort de Pompée. »
Ces représentations intéressaient si fort toutes ces petites actrices, qu’elles consacraient souvent leurs récréations à répéter leurs rôles ; le public se composait des mères des pensionnaires et de leurs parentes ou amies. On en parlait dans tout Paris.
Ces récréations mondaines n’empêchaient point le service régulier des obédiences.
« Après le réfectoire, dit Hélène, je fus une quinzaine de jours au service de la porte. Nous étions cinq, mademoiselle de Morard, quatorze ans, assez jolie, mais fade, point d’esprit ; mademoiselle de Nagu, dix-sept ans, jolie et aimable ; mademoiselle de Chabrillan, laide, mais de l’es-