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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Je demande pardon à Votre Majesté d’entrer dans ces détails, mais Sidonie est la fille d’un chevalier de Saint-Georges, mon pauvre Charles ! Sa mère épouse ou a épousé M. Vincent Potocki à qui elle donne toutes les terres dont elle hérite ou doit hériter de son oncle, le pauvre pendu évêque de Wilna. Je prends la liberté de supplier Votre Majesté de daigner ordonner que cette succession ne soit pas ôtée à ma petite-fille Sidonie, âgée de neuf ans !… »

L’impératrice séquestra donc les biens de l’évêque pour sauvegarder les droits de Sidonie.

En avril 1795, Hélène mit au monde une petite fille ; cette enfant parut si chétive que, dès le premier moment, on désespéra de la conserver. En effet, la santé de la petite Hélène, c’était son nom, ne se rétablit point ; elle mourut au bout de six semaines ; celle de sa mêre fut très longue à se raffermir, ses forces morales et physiques épuisées par tant de secousses successives étaient à bout.

« Il semble, écrit-elle, que la fatalité soit attachée à mes pas et que le bonheur s’envole dès que je crois le saisir. »

Il était indispensable que le comte fit un