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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


La comtesse, profitant des derniers beaux jours, alla passer une semaine à Saint-Ouen, d’où elle écrit la lettre suivante :


« Ce 19 octobre


» Dieu veuille, mon cher Vincent, que tu arrives bientôt à Brody et que tu en partes bien promptement, car je ne puis vivre contente sans toi, un sentiment aussi intime que le nôtre est nécessaire à mon existence… La nature m’a placée parmi les créatures qui ne peuvent supporter la vie, si on leur ôte le compagnon auquel elles se sont attachées. Ouvre un dictionnaire d’histoire naturelle, tu en trouveras la nomenclature et tu m’inscriras à la fin.

» Hier lundi il a fait beau temps ; l’orangerie est rentrée ; nous nous y sommes promenées, le jardinier l’a fort bien arrangée ; il a fait au milieu un amphithéâtre de mousse rempli de vases de fleurs, et il l’a sablée. Cette vue, en m’y promenant, me jette dans la rêverie ; je pense à celle de Kowalowka, lieu où j’ai éprouvé tant de bonheur et tant de malheurs.

« L’île, le grand érable, les coteaux cou-