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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

le commandement à ma place, je reviendrai au petit jour.

» — Mais, monsieur le maréchal, s’écria le commandant effrayé, comment voulez-vous que vos lapins de la vieille garde reçoivent des ordres d’un officier de la garde nationale !

» — Bah ! tu plaisantes, tu es un solide garçon, un bon patriote et un bon royaliste, cela suffit. Voilà qui est décidé ! » Et le maréchal part à franc étrier.

L’officier parcourut les postes, ordonna les rondes, donna les ordres nécessaires, et quand toute la besogne de sûreté fut terminée, il sentit alors une fatigue et un besoin de sommeil impérieux.

« Après tout, se dit-il, je serais bien simple de me tourmenter quand les autres se donnent du bon temps. Ma foi, je vais dormir. » Et, appelant un colonel de la ligne sur lequel il pouvait compter : « Mon cher, je vais me coucher et je vous laisse la garde de Saint-Ouen. » Un quart d’heure après il dormait du sommeil du juste : voilà comment le roi fut gardé à Saint-Ouen.

Malgré la fatigue de la veille, la comtesse se leva à six heures du matin le lendemain, afin de déjeuner de bonne heure et d’arriver, pendant que les voitures circulaient encore, chez Lerebours,