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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

courants, et 4o les généraux les comtes rendus :… »

Quelques jours après cette lettre, la comtesse, étant allée se promener à Saint-Ouen, vit arriver auprès d’elle un homme de tournure élégante et décoré de plusieurs ordres ; il l’aborda avec la plus grande politesse, et lui dit : « Madame, je suis Pasquier, préfet de la police. Je viens vous demander une grâce : Monsieur voudrait savoir si vous ne seriez point dérangée de recevoir le roi, dans votre château, pour une nuit, la veille de son entrée à Paris. » Hélène répliqua que le roi était le maître du château et de tout ce qu’elle possédait, mais qu’elle priait M. le préfet de l’examiner avec elle. La comtesse, au moment de l’approche des alliés, avait fait démeubler Saint-Ouen. Le préfet trouva les salles superbes mais vides et reconnut l’impossibilité de les faire meubler rapidement par la comtesse : il décida qu’on enverrait, dès le lendemain, une nombreuse escouade d’ouvriers avec des tentures et des meubles du mobilier de la couronne. En vingt-quatre heures tout fut prêt.

Le lundi 2 mai, au matin, la comtesse arrivait à Saint-Ouen avec Sidonie et le comte Jaroslaw Potocki, neveu du comte Vincent, pour recevoir le roi :