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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

vengeance qui n’est guère propre à rendre heureux et elle se prépare un avenir odieux.

» Adieu, mon cher Vincent, je vais me coucher, car mon lit est l’endroit où je me trouve le mieux quand j’ai du chagrin. Je t’embrasse de tout mon cœur. Je fermerai ma lettre demain. »


« Jeudi matin.


» Le voyage de Varsovie me cause mille alarmes. Tu n’aimes pas. À la bonne heure, mais si tu te vois aimé ? si on te le dit ? si au lieu de ces fureurs, tu trouvais de la douceur, de la sensibilité ? Je suis au supplice de penser qu’un seul regret pourrait s’élever dans ton âme ; il suffirait pour faire à jamais le malheur de ma vie !…


LE COMTE VINCENT À LA COMTESSE HÉLÈNE


« Ce mercredi 15 janvier 1794, à 11 heures du soir.


» Crois-moi, ma chère Hélène, je ne suis pas trop envieux moi-même d’un entretien qui m’exposerait aux sottises d’une femme à laquelle j’ai renoncé. D’ailleurs, je sens la difficulté du rôle ; les honnêtetés seraient très bien interprétées ; le