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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

d’arriver à Paris, elle préféra subir un retard et passer par Vienne.

La princesse fut satisfaite de cette marque de déférence et accueillit le jeune couple à merveille. Voici le portrait que trace d’elle le comte François à son arrivée.

« La princesse de Ligne, née princesse de Lichtenstein, a été très belle : mariée de bonne heure au prince de Ligne, elle a eu de lui successivement le prince Charles, Christine, princesse Clary, le prince Louis, la comtesse Jean Palfy et la princesse Flore qui doit, dit-on épouser le baron de Spiegel, officier estimé. La princesse de Ligne s’est accoutumée aux infidélités de son mari et s’est laissée entraîner à aimer aussi. Mais on ne lui connaît qu’une seule inclination et à laquelle les sens n’ont jamais eu part. Le prince de Ligne aime le comte de *** et le traite comme son meilleur ami, certain qu’il est de la parfaite innocence de ses relations avec sa femme. »

Les jeunes époux retrouvèrent à l’hôtel de Ligne le comte Roger de Damas, qui était fixé à Vienne. « Si l’âge nuit à certaines gens, dit le comte François, ni l’esprit ni les manières de M. de Damas ne s’en ressentent, et sauf les traces que l’âge et les combats ont laissées sur son vi-