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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

lées tristement. L’humeur austère et difficile de la princesse mère ne permettait pas d’effusion ; elle éleva consciencieusement sa petite-fille, la plaça dans une excellente pension, puis à seize ans la reprit chez elle, convaincue d’avoir accompli sa tâche, c’était vrai, la tendresse seule avait manqué ! Aussi depuis toute petite, l’enfant voyant les cousins Glary et Pally adorés de leurs parents ne rêvait qu’une chose : « Avoir une maman ».

Rentrée chez ses grands-parents, sa vie devint plus gaie, mais quoique le prince de Ligne et la princesse Clary lui témoignassent beaucoup d’amitié, son humeur un peu concentrée lui faisait renfermer ce qu’elle éprouvait, craignant toujours de voir ses avances repoussées.

Une circonstance particulière ajoutait encore à ce sentiment. On n’a pas oublié la petite Christine, fille naturelle du prince Charles, et léguée par lui avec tant de sollicitude à la princesse Clary. La princesse n’avait pas hésité à accepter le legs de son frère, elle éleva Titine chez elle. La petite orpheline devint l’objet de la prédilection de son grand-père, et la tendresse de sa tante pour elle fut aussi vive que