Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
288
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

compris, qui versait des larmes aussi noires que sa figure.

» Quelques Unser Rinz soll leben prononcés, ainsi qu’à mon inauguration, d’une voix un peu sourde et concentrée, me touchèrent bien plus que tous les vivats dont on m’avait autrefois étourdi les oreilles.

» Si mes chanoinesses avaient été laides, dédaigneuses, dégoûtées, intéressées comme elles le sont dans presque tous les chapitres, j’aurais 10 000 florins de rente de plus. Mais pourvu que ce que j’en tirerai remplace la vente de mes tableaux dont le dernier payement va finir, je serai fort content et continuerai à vivre dans mon aurea mediocritas avec mes 17 000 ou 18 000 florins de rente[1] ».

Ce fut également en 1803, peu de temps après la prise de possession d’Edelstetten, que Napoléon fit lever le séquestre mis en 1793 sur les biens de la maison de Ligne, mais le feld-maré-

  1. Le prince forçait un peu la note, et ses revenus, y compris ses pensions, montaient plus haut : mais en les comparant à sa fortune passée, il est certain qu’ils étaient modestes. Il vendit en 1804, moyennant 1 400 000 florins, son nouveau comté au prince Esterhazy avec le droit de siéger dans le collège des princes qui y était attaché. Fagnolles ne produisait que 5 500 florins de revenu et Edelsletten en rapportait plus de 16 000.