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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

père que te voilà rassurée !… Ce n’est pas la première fois que tu me grondes pour le plein pouvoir, mais ce n’est qu’à présent que tu en as acquis le droit. Sois juste, chère Hélène, et dis-moi, pouvais-je m’attendre à tant de bonne volonté, de courage et de constance, réunis à tant de capacités ? Avoue, chère Hélène, que c’est une découverte bien précieuse que cet essai nous a fait faire à tous les deux ; aussi, au besoin, personne n’aura plus mon plein pouvoir, et en te priant de l’en charger ce sera un tribut rendu à l’amour, au mérite et à la confiance sans bornes que tu m’inspires. Ta conduite vis-à-vis de Magdeleine, ma chère, ma bonne Hélène, me touche jusqu’au fond du cœur et cependant ne m’étonne pas, carje connais le tien…

» Par ordre de S. M., la police a fait circuler une permission en vertu de laquelle on peut se promener à Peterhof si l’on se sent d’une conduite irréprochable ; je compte y aller vendredi prochain, car je suis toujours empressé de profiter de la permission d’approcher ou, du moins, de voir notre bon et auguste souverain… »

En lui faisant part de cet ukase, le comte n’était peut-être pas fâché de convaincre sa femme qu’il était dans le cas prévu ci-dessus, mais pendant