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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

de dormir les trois quarts de la nuit, mais je ne m’en plains pas. Une fois endormie, j’ai voyagé avec milord Céton dans toutes les planètes[1], espérant me trouver mieux dans quelqu’un de ces mondes que je ne suis dans celui-ci, mais comme je ne l’ai rencontré nulle part, je m’y suis ennuyée et tu me retrouveras tout simplement à Kowalowka.

Au milieu de la nuit, j’ai entendu marcher, je me retourne et je vois un grand fantôme blanc. C’était mademoiselle Françoise qui, avec un air d’embarras, me marmotte je ne sais quoi ; enfin j’ai compris que « certain besoin pressant l’appelle en certain lieu ».

» Il est midi, il faut que je me lève, quel temps affreux ! en vérité on n’est pas pressé de voir le jour. Quant à moi, il n’y en aura de beau que celui qui te ramènera près de ta femme dont seul tu peux faire le bonheur.

» Je t’embrasse. »


Le comte, de son côté, écrivait le lendemain de son départ :

  1. Voyage de milord Céton dans les sept planètes ou le Nouveau Mentor, par madame Robert. Paris, 1765, 7 vol. in-8.