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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

rebelles, tandis que ceux qui les combattent meurent de faim ? Ce sont des énigmes dont le Mercure du mois prochain nous devrait bien indiquer le mot ou le mode… Hélas ! hélas ! hélas !

» J’ai une bien misérable consolation pour moi, qui m’intéresse à une belle et grande cause, c’est qu’on a pris en tout le contre-pied de ce que j’avais proposé, et que ce contre-pied a produit le résultat que nous voyons.

» Le cœur me saigne de voir les princes de la maison de Bourbon et la noblesse française, pour prix de son dévouement à la cause des rois, être abandonnés et mourir de faim et de misère, sans abri et sans ressource ; cet exemple n’est pas encourageant, assurément.


» CATHERINE. »


L’unique soulagement que le prince de Ligne eût pu trouver à la douleur de la perte de son fils aurait été de commander un des corps de l’armée alliée. On sait l’admiration passionnée que lui inspirait Marie-Antoinette, il eût donné son sang pour la délivrer ; mais trois ennemis puissants s’y opposèrent et il faut bien dire qu’il se les était créés par sa faute.