Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

que le mauvais chemin me retardât moi-même. Alexis, lorsqu’on lui eut dit que j’allais venir ; a sauté de joie, et, lorsqu’il me vit, il accourut à moi les bras ouverts. Ma chère amie, il est charmant, il a prodigieusement grandi, il est gai, il se porte bien, mais il est toujours un peu blême ; c’est l’effet de son régime, j’en suis persuadée ; nous causerons là-dessus. Je l’ai embrassé avec une tendresse extrême d’abord pour lui, et puis pour sa frappante ressemblance avec vous. J’ai été partout ; la bibliothèque est achevée, le salon est fort avancé, il n’y a que les meubles qui y manquent ; les glaces sont placées, cette pièce est bien belle. Je verrai Vincent demain, je n’ai pas vu la Grise, elle est allée faire la libertine sous quelque gouttière.

» J’ai fait la connaissance du comte Esterhazy que j’ai trouvé très aimable, il a une grande simplicité. Est-ce art, est-ce naturel ? mais l’effet en est bien agréable.

» Je vous ai priée, dans une de mes lettres, de m’apporter une peau de cerf ; voyez si cela ne vous donne pas d’embarras, mon cœur. Vincent se porte bien, Alexis a demandé qu’on l’éveillât pour me voir encore le matin, même à trois heures, disait-il : en vérité, il est charmant !