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» C’est ainsi qu’ayant recours aux plus basses calomnies, les protestants essaient de terrifier les honnêtes gens. Mais, grâce à Dieu, le peuple commence à se défier de ces prophètes ; il examine lui-même les choses, il ne croit plus aux vieilles histoires de nos ennemis, et nous avons la joie de voir chaque jour les préjugés disparaître et la vérité triompher »[1].

On se rappelle les services rendus aux Pères, lors de leur arrivée à Florissant, par les Dames du Sacré-Cœur. La reconnaissance leur faisait un devoir de prêter aux religieuses le secours de leur ministère. Le P. Van Quickenborne accepta la direction spirituelle de la communauté.

C’était un homme rude. Ses entretiens étaient brefs ; il ne connaissait qu’une voie : celle du renoncement et de l’humilité. La supérieure n’était, pas plus que les autres, conduite par un chemin semé de roses. Un jour, touchée de l’indigence des Pères, elle leur avait fait passer un repas mieux préparé. Le P. Supérieur le lui renvoya, faisant dire sèchement « qu’il n’avait que faire des aumônes de Mme Duchesne ».

Cette rigueur, qui n’est applicable qu’aux âmes fortes, était du goût de la supérieure et de ses héroïques compagnes. « Vraiment, écrivait-elle à Mme Barat, j’aurais mauvaise grâce de faire l’affligée, me voyant favorisée et soutenue par tant d’amis de Dieu. Le voisinage des saints, et leur direction, ont un tel attrait que, pour cette raison, je goûte davantage notre pauvre campagne qu’un riche établissement dans une ville ».

L’estime que Mme Duchesne faisait des Pères Jésuites se traduisait mieux encore par la part qu’elle prenait à

  1. À sa sœur Rosalie. — ler février 1830.