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et protestants. L’élan devint général. Des retraites amenèrent au pied de la chaire, puis à la table sainte, la bourgade presque entière. Témoin de ces succès, Mme Duchesne était ravie. « Ces Pères, disait-elle, seraient capables de convertir un royaume ».

Saint-Charles, situé sur la rive gauche du Missouri, à dix milles de Florissant, comptait alors environ cent familles catholiques, presque toutes fort pauvres. Les aumônes recueillies par le P. Van Quickenborne permirent de remplacer l’église primitive, « une vraie grange », par une église en pierre, alors la plus belle de la région.

Le P. Verhaegen d’abord, puis les PP. Smedts et Verreydt, réalisèrent à Saint-Charles ce que leurs confrères accomplissaient à Florissant.

De ces deux postes principaux, les missionnaires faisaient de fréquentes sorties apostoliques sur les terres d’alentour. « De l’église de Saint-Charles, écrivait en 1829 le P. Van Quickenborne, en dépendent trois autres, où les Pères vont, une fois par mois, célébrer les saints mystères[1], et six endroits de réunion, dont quelques-uns sont à une distance de cent-quarante milles. Ces six derniers postes ont été récemment établis. Il y a deux ans j’y fis une première visite, et n’y pus découvrir que sept personnes de notre religion. Dans la dernière visite, le Père missionnaire a eu trente-deux communions et plusieurs protestants convertis. Il y compte maintenant plus de cent quatre-vingts catholiques »[2].

Bien que dès lors chargé de la direction du « collège

  1. C’étaient les villages de Dardenne, Hancok Prairie et Portage des Sioux.
  2. Lettre à M. De Nef. — 30 mai 1829.