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répandus dans les bois, à une distance de quinze à vingt milles les uns des autres. Nous devons les chercher comme des brebis égarées, souvent au péril de notre vie. Nous passons la nuit, tantôt dans les bois, exposés à la visite des ours et des loups, qui sont ici très nombreux, tantôt dans une hutte, avec notre feu pour éclairage, et nos habits pour lit et pour couverture. Nous traversons les rivières, soit à cheval, soit sur un arbre, soit sur un canot d’écorce. Parfois nous prenons notre dîner vers six heures du soir, parfois nous le remettons au jour suivant. Croyez-moi, cela réduit l’embonpoint. Cependant, nous sommes tous bien portants, ce qui étonne fort les Américains. Nous leur donnons comme explication que nous avons du sang belge dans les veines. Ils parlent de fièvre noire, jaune, chaude et froide ; quant à moi, grâce à Dieu, je n’ai encore rien éprouvé de semblable ; je suis presque toujours le même Pierre ».

La lettre se termine par un appel à la générosité du clergé et des catholiques de Termonde. « Je sais, chère sœur, que vous aimez à jouer une partie de loto avec Mlle S… Versez l’enjeu en faveur de nos pauvres missions ».[1]

Les exercices du troisième an prirent fin le 31 juillet 1828. Dès lors, il fut plus facile de pourvoir aux besoins de la mission.

Avant d’entreprendre la conversion des Indiens, il fallait assister les catholiques, et les soustraire à l’influence des protestants.

  1. Florissant, 16 février 1828. (Traduit du flamand).