Page:Pere De Smet.djvu/554

Cette page a été validée par deux contributeurs.

visage du défunt. Au-dessus de sa tête était déposée une couronne de roses blanches.

Dès le matin, la foule se pressa autour de la précieuse dépouille, avide de contempler une dernière fois l’apôtre des Indiens, bon et souriant jusque dans la mort.

Frappant contraste ! Cet humble, qui toujours avait redouté les honneurs, eut des funérailles dignes d’un prince de l’Église.

Le vieil archevêque de Saint-Louis, Mgr Kenrick, assisté de son coadjuteur, présidait la cérémonie. Au clergé des diverses paroisses se mêlaient des prêtres et des religieux, accourus jusque de Chicago et de Cincinnati. L’armée comptait trois généraux, parmi lesquels le général Harney, avec un grand nombre d’officiers supérieurs.

Après la messe solennelle, célébrée par le P. Van Assche, Mgr Ryan donna l’absoute, puis monta en chaire pour prononcer l’éloge du défunt.

Comparant le P. De Smet au grand-prêtre Onias, il lui appliqua ces paroles du 2e livre des Machabées : « C’était un homme bon et plein de douceur, modeste dans son visage, réglé dans ses mœurs, agréable dans ses discours, exercé dès l’enfance à la pratique des vertus ».[1]

« Tel était, dit l’orateur, l’homme que les Juifs regrettèrent si amèrement, et dont Antiochus lui-même pleura la perte, se rappelant l’aménité de son caractère et l’intégrité de sa vie. Tel fut aussi le prêtre dont les restes mortels sont ici exposés…

» Malgré l’éclat de ses travaux et les mérites de sa vie,

  1. Virum bonum et benignum, verecundum visu, modestum moribus, et eloquio décorum, et qui a puero in virtutibus exercitatus sii. (2 Mach., XV, 12).