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À l’exemple du P. Marquette qui, deux siècles auparavant, avait consacré à l’Immaculée Conception la vallée du Mississipi, il voulut donner à la première mission des Montagnes le nom de Sainte-Marie. Il aimait à rattacher aux fêtes de la Vierge les meilleurs souvenirs de sa vie de missionnaire : « Après Celui qui est l’auteur de tout bien, disait-il, grâces soient rendues à Celle que l’Église nous permet d’appeler notre vie, notre douceur et notre espoir, puisqu’il a plu à la divine bonté que les grandes consolations nous vinssent les jours où on l’honore spécialement ».[1]

Tous ceux qui ont connu le P. De Smet savent quelle était sa confiance en saint Antoine de Padoue. Plus d’une fois, le grand thaumaturge l’avait aidé à retrouver des objets qui semblaient perdus sans retour. Lui-même se plaisait à en citer des exemples :

« Vous aurez peut-être appris que j’avais, à bord du Humboldt,[2] une caisse pleine de calices et d’ostensoirs en argent. Depuis cinq mois, je les croyais au fond de la mer. Je fais une neuvaine à saint Antoine. — C’est bien tard, me direz-vous. — Eh bien ! non, ce n’était pas trop tard. Un mois après, la caisse m’est revenue, aussi fraîche que si elle fût sortie du magasin ».[3]

Un dernier trait de sa piété est la touchante dévotion qu’il avait aux âmes du Purgatoire. « Chaque fois, écrit le P. Coosemans, qu’il rentrait d’un long voyage, soit

  1. Lettre aux Carmélites de Termonde. — Racine-Amère, 26 octobre 1841. (Voyages aux Montagnes-Rocheuses, 2e édit., p. 214.)
  2. Sur le naufrage du Humboldt, voir p. 414.
  3. Lettre à M. J. Key, armateur à Anvers. — Saint-Louis, 12 sept. 1854.