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Le 20 mars 1871, il écrivait à des parents de Belgique : « Je commence aujourd’hui ma retraite annuelle, comme préparation à un long voyage chez les tribus indiennes du Far-West. Deux Pères m’accompagneront. Nous comptons ériger une mission chez les Sioux. Les grands chefs des tribus m’attendent. Je viens de leur écrire pour leur faire connaître mes intentions, et les prier de nous préparer une cabane au milieu d’eux.

» Je vous envoie les noms de ces chefs. Ce sont mes amis intimes. Vous les aimerez aussi, j’en suis sûr, par amitié pour moi, et vous prierez beaucoup pour leur conversion ».[1]

Le projet longtemps caressé ne devait point, hélas ! aboutir. Pareille entreprise dépassait les forces d’un vieillard, et d’ailleurs, l’heure était peu propice aux fondations. Une récente décision du gouvernement mettait en péril l’avenir des missions existantes. C’était l’Indian Peace Policy de Grant.

Élu à la présidence en 1868, le vainqueur de Richmond avait heureusement rallié les partis, et inauguré aux États-Unis « la politique de paix ». Il déclara vouloir également assurer l’accord entre les Indiens et les Blancs. Pour cela, il suffisait du concours de deux influences : celle de l’agent et celle du missionnaire.

Le 5 décembre 1870, le président annonçait au Congrès u qu’il avait décidé de confier toutes les agences aux diverses confessions religieuses qui possédaient déjà des missions chez les Indiens, ou qui pourraient en fonder

  1. À Félix et Elmire Cornet-De Smet.