rencontrant que de l’eau corrompue, sans cesse exposé au couteau des Indiens ; et cela, sans attendre ni honneur ni rétribution d’aucune sorte, mais uniquement pour arrêter l’effusion du sang, et sauver, s’il le pouvait, quelques existences ».[1]
Quant aux généraux qui avaient négocié la paix, ils voulurent, sans tarder, acquitter leur dette de reconnaissance. Le traité à peine signé, ils remirent au P. De Smet une adresse rappelant les éminents services rendus par lui aux États-Unis.
« Nous sommes convaincus, disaient-ils, que nous ne devons le résultat obtenu qu’à votre voyage au cœur du pays ennemi, ainsi qu’au prestige que vous ont acquis chez les tribus vos longs travaux.
» Sans doute, nos remerciements ont pour vous peu de valeur. Votre meilleure récompense est la conscience d’avoir largement contribué à promouvoir la paix sur la terre, et la bonne volonté parmi les hommes. Mais ce serait trahir nos sentiments, que de ne pas reconnaître devant vous nos obligations ».[2]
L’humble missionnaire ne s’attarda guère à savourer ces éloges. Le 4 juillet, il reprenait la route de Saint-Louis. Lui aussi croyait la paix assurée. Et, certes, elle n’eût jamais été rompue, si la cupidité n’avait eu, sur la conduite des Yankees, plus d’empire que la foi des traités.