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Le P. De Smet accepta, à la condition toutefois de ne recevoir aucune rémunération personnelle. « Je préfère, disait-il, être tout à fait indépendant en matière d’argent ; mon seul désir est d’être utile aux Blancs, et surtout aux pauvres Indiens ».[1]

Il allait, comme en 1864, relever sa mission officielle par l’exercice de l’apostolat.

Le départ de Saint-Louis eut lieu le 12 avril 1867. Le pacificateur n’était pas sans appréhension sur l’issue de l’entreprise : « Me recevront-ils parmi eux, ces fiers sauvages, dont le casse-tête est levé contre les Blancs, tandis que des centaines de chevelures pendillent au bout de leurs lances, et servent de parure aux guerriers et aux ardents coursiers qu’ils montent ?… La conviction que de ferventes prières m’accompagnent est pour moi un encouragement. Connaissant mon propre néant, je me mets avec confiance entre les mains de la Providence et sous la protection de notre bonne Mère, la Vierge Immaculée ».[2]

Pour échapper aux dangers qu’offrait chaque année, au printemps, la crue du Missouri, le P. De Smet avait pris la route de terre par Chicago jusqu’à Sioux City. Jamais encore il n’avait traversé la plaine ondulée de l’Iowa. « On dirait une mer agitée, devenue soudain immobile. Chaque jour, les mêmes aspects se représentent.

  1. À son frère François, — Saint-Louis, 29 mars 1867. Sans rien recevoir en échange des services qu’il rendait au gouvernement, le P. De Smet acceptait néanmoins de quoi couvrir ses frais de voyage et ceux de son interprète.
  2. Au P. Terwecoren. — Sioux City, 30 avril 1867.