CHAPITRE XXII
DERNIER VOYAGE AUX MONTAGNES
Déjà le P. De Smet prévoyait qu’à bref délai il lui faudrait
retourner chez les Sioux, lorsque, en octobre 1864,
il reçut de son provincial l’ordre de partir pour l’Europe.
Les hommes ne suffisaient plus aux besoins des collèges
et des missions ; la guerre de Sécession avait épuisé les
ressources : de nouveau, il fallait faire appel à la Belgique.
Heureux de revoir sa famille, le missionnaire écrivait : « Cette nouvelle vous sera, j’espère, aussi agréable qu’elle me l’a été à moi-même. Souvent, dans mes pauvres prières, et loin, bien loin dans nos déserts, j’ai demandé au ciel cette faveur ».[1]
La traversée fut pénible. Dès cette époque, le P. De Smet ressentait les atteintes du mal qui devait l’emporter.[2] Il passait des semaines sans sommeil ; alors la fièvre ne le quittait pas, et il était sujet à de fréquentes hémorragies.
La fatigue ne l’empêcha pas d’entreprendre, à peine