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missionnaires. Restait à franchir une distance de cent lieues, à travers un pays désolé par la sécheresse. Enfin, le jour de l’Assomption, le P. De Smet et ses compagnons atteignirent le fort Benton, et, de là, se rendirent à la mission Saint-Pierre.

Depuis un an, le nombre des chrétiens avait plus que doublé. Tout en évangélisant les Pieds-Noirs, les PP. Giorda et Imoda devaient s’occuper des émigrants catholiques établis aux environs ; aussi furent-ils charmés de recevoir les deux Frères destinés à les seconder.

Comme l’année précédente, le P. De Smet eût voulu pénétrer plus avant chez les tribus siouses. De plus en plus, la révolte des Indiens rendait la chose impossible : dans toute la région, il n’était bruit que de massacres. Impossible même de regagner Saint-Louis par le Missouri : l’équipage de M. Chouteau venait de perdre trois hommes en redescendant le fleuve. Le Père se décida à visiter, l’une après l’autre, les missions de l’Ouest, puis à revenir par la Californie, Panama et New-York.

Dès que « la Grande-Robe-Noire » parut dans l’Orégon, sa présence fut signalée, d’une tribu à l’autre, par d’immenses feux allumés sur les montagnes. Ce devait être, pendant deux mois, un voyage triomphal. Chacun voulait lui témoigner sa reconnaissance. N’est-ce pas à lui que des milliers d’Indiens devaient le baptême ? N’est-ce pas lui qui, par son intervention, avait récemment assuré la pacification du pays ?

À peine sorti des montagnes, le P. De Smet fut témoin d’une scène émouvante. C’était le soir. Un camp de