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venait d’éclater entre cette peuplade et les Américains.[1] Un grand chef, suspect d’amitié pour les Blancs, avait été tué par ses guerriers. Ne pouvant trouver ni guide ni interprète, le Père dut remettre à plus tard l’exécution de son projet.

Arrivé au fort Benton, à mille lieues en amont de Saint-Louis, il fut reçu par deux jésuites italiens, les PP. Giorda et Imoda. Ceux-ci avaient remplacé chez les Pieds-Noirs le P. Hoecken, rappelé aux États après dix-sept ans passés dans l’Orégon.[2]


La mission Saint-Pierre, fondée depuis un an à gauche du Missouri, près de la Rivière-au-Soleil, était déjà en pleine prospérité. Le nombre des baptêmes montait à plus de sept cents.

Quelle joie pour le P. De Smet de voir enfin le Christ adoré par une tribu naguère comptée parmi les plus cruelles et les plus sauvages des Montagnes ! Il se rappelle les fatigues endurées, les dangers courus pendant le terrible hiver de 1846. Pour lui avoir tant coûté, les Pieds-Noirs ne lui en sont que plus chers. Il veut célébrer au milieu d’eux une messe d’action de grâces ; plusieurs chrétiens s’approchent de la sainte table ; autour de l’autel, des centaines de voix chantent le Magnificat. Si l’avenir est plein de promesses, les missionnaires

  1. Voir le chapitre suivant.
  2. Le P. Adrien Hoecken, de sept ans plus jeune que son frère Christian, était né à Tilbourg, dans le Brabant hollandais, le 18 mars 1815. Entré en 1839 au noviciat de Florissant, il était parti pour les Montagnes en 1844. Jusqu’en 1861, il avait travaillé avec un remarquable succès chez les Têtes-Plates et les Kalispels, puis fondé chez les Pieds-Noirs la mission Saint Pierre.
    De retour aux États, il occupa différents postes, d’abord chez les Osages, puis à Cincinnati et à Saint-Charles. Il mourut à Milwaukee le 19 avril 1897. (Cf. Woodstock Letters, novembre 1897, p . 364).