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mais les élèves ne manqueraient pas ; on pouvait même espérer des novices.

Si engageante que fût l’offre de Mgr Timon, elle ne répondait qu’en partie aux vues de la Mère Générale. Celle-ci eût désiré, à Buffalo même, un établissement qui pût donner une idée avantageuse de l’institut. Avant d’accepter, elle voulut prendre conseil du P. De Smet.

La réponse témoigne de la sagesse et de l’esprit surnaturel du religieux :

« Après y avoir mûrement réfléchi devant Dieu, je suis d’avis que vous acceptiez les propositions de Mgr Timon. .. On peut dire, en général, des établissements catholiques en Amérique, qu’ils ont commencé bien pauvrement. Notre première habitation au Missouri consistait en deux cabanes bâties en troncs d’arbres, couvertes d’écorce, sans planchers, et mesurant de dix-huit à vingt pieds carrés. Le premier couvent des Dames du Sacré-Cœur fut établi dans un village qui n’avait pas 600 habitants. Leur maison était fort étroite. Aujourd’hui, elles ont, dans nos plus grandes villes, des pensionnats florissants. ..

» Mgr Timon dit que, pour le moment, Buffalo, avec ses 100 000 âmes, a autant de couvents qu’il lui en faut. Dans dix ans, la ville aura probablement 300 000 âmes ; j’ose dire qu’avant ce terme, si vous venez à Lockport, vous aurez un établissement à Buffalo, et dans plusieurs autres grandes villes des États-Unis et du Canada ».[1]

Cette lettre mit fin aux hésitations de la Mère Générale. Quelques mois plus tard, cinq de ses religieuses partaient pour l’Amérique. Le succès fut rapide. Mgr Timon

  1. Saint-Louis, 19 mars 1863.