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tions. Le chapitre 36e du IIIe livre de l’Imitation[1] me console, et je tâche de le mettre en pratique. Mais, au témoignage de Thomas à Kempis, saint Paul lui-même s’est parfois justifié, de peur que son silence ne fût pour les faibles une occasion de scandale ».[2]

Non content de se dépenser au service de ses confrères et au soutien des missions, le P. De Smetaidait volontiers de ses conseils et de son influence quiconque réclamait son appui.

Les Sœurs de Sainte-Marie, de Namur, désiraient vivement s’établir en Amérique. En mars 1861, la supérieure générale fit part au missionnaire de son dessein. Témoin des succès obtenus aux États-Unis par les religieuses européennes, celui-ci encouragea le projet, et promit de s’employer à le faire réussir.

Survint la guerre de Sécession. Les évêques n’osaient entreprendre de nouvelles fondations ; d’importants pensionnats, réduits au tiers ou au quart de leurs élèves, pouvaient à peine subsister ; il fallut attendre.

Toutefois, quelques diocèses, notamment celui de Buffalo, étaient moins éprouvés. L’évêque, Mgr Timon, était l’ami personnel du P. De Smet ; celui-ci lui parla des Sœurs namuroises et de leur projet. Ravi de la proposition, Mgr Timon offrit à la Mère Générale un établissement à Lockport.

Cette ville ne comptait alors que 15 000 habitants. Les Sœurs devraient se contenter d’une maison modeste ;

  1. « Contre les vains jugements des hommes ».
  2. Lettre au P. Roder. — Saint-Louis, 30 août 1867. Voir, sur le même sujet, les Précis historiques, 1868, p. 58.