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causé sa ruine ; le P. De Smet eut recours au ministre de la Guerre.

Celui-ci voulut reconnaître les services rendus par le missionnaire pendant la campagne d’Oregon. Sans que la loi fût rapportée, il autorisa les Jésuites à rester, jusqu’à nouvel ordre, dans leurs foyers. C’était une exemption tacite ; ils en purent jouir jusqu’à la fin de la guerre.

De passage à Washington, le P. De Smet eut plus d’une fois l’occasion de s’entretenir avec Lincoln. Entre l’émancipateur des esclaves et le défenseur des Indiens, l’entente était facile. Le président se montra fort bien disposé pour les missions, et promit de les favoriser.

Partout le missionnaire recevait un cordial accueil. Des hommes d’État l’invitaient à leur table. Un jour, il doit dîner à l’ambassade de Belgique avec les ministres de France, d’Espagne et de Russie. « Tous, dit-il, portaient leurs grands cordons ; j’avais un frac usé, auquel il manquait deux boutons. Tout se passa néanmoins fort agréablement. Je m’en tirai de mon mieux avec ces grands personnages ; mais je serai toujours plus à mon aise assis sur l’herbe au milieu des sauvages, chacun disant son mot pour rire, et mangeant de bon appétit une côte de buffle ou un rôti de chien gras ».[1]

Toujours pour faire connaître les missions et leur obtenir des secours, le P. De Smet publiait à New-York, en 1863, deux nouveaux recueils de lettres. Le premier, intitulé Western Missions and Missionaries, n’est que

  1. Lettre au P. Terwecoren. — Saint-Louis, 17 février 1862.