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il se faisait nommer, un à un, ses fils, frères et parents, afin de les recommander tous à Dieu ; et, se souvenant de l’ânier qui l’avait accompagné dans ses voyages, il priait son frère d’avoir soin de ce serviteur[1].

Jamais d’ailleurs le souci de ses proches ne fit négliger au P. De Smet ses devoirs de missionnaire. Dans ses lettres les plus affectueuses, on reconnaît le religieux établi en Dieu, qui s’intéresse à tout, mais juge tout à la lumière d’en haut. Ces lettres même sont pour lui un moyen d’apostolat. Avec une délicate fermeté, il adresse à chacun avertissements et conseils. « Je crois, dit-il, avoir pour cela quelque autorité, étant le seul prêtre de la famille ».

Il apprend qu’un de ses neveux, Edmond, lit et médite avec ravissement l’Imitation. « Très bien, dit-il ; mais cela ne suffit pas. Un peu de courage vous fera ajouter la pratique à la méditation. Ce n’est pas assez de connaître Jésus-Christ ; il faut absolument l’aimer et l’imiter, sinon nos conceptions les plus sublimes sont stériles et ne comptent pour rien »[2].

À une de ses parentes, éprouvée par une longue maladie, il envoie, chaque semaine, encouragements et consolations. Il fait prier pour elle les communautés religieuses de Saint-Louis. Surtout, il l’invite à imiter la courageuse patience des saints. « Comment ! dit-il avec

  1. Cf. P. SUAU S. J., Histoire de saint François de Borgia. Paris, 1910, p. 530.
    Quant à François Xavier, le modèle des missionnaires, on sait combien il restait attaché à ses frères d’Europe. « Pour mieux garder, disait-il, votre continuel souvenir, j’ai détaché, des lettres que vous m’avez envoyées, vos noms, écrits de vos propres mains ; et ces noms, tant j’y trouve de consolation, je les porte toujours sur moi, avec la formule de ma profession ». (Aux Pères et Frères de Rome. — Amboine, 10 mai 1546).
  2. Saint-Louis, 25 septembre 1854.