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CHAPITRE XVIII

LES RELATIONS DE FAMILLE.
NOUVEAUX VOYAGES EN EUROPE


1853-1860


Ni ses longs voyages, ni ses multiples travaux, ne faisaient oublier au P. De Smet ses parents et amis de Belgique. « La séparation, écrivait-il, même quand elle est volontaire, ou plutôt imposée par la conscience et la religion, ne peut détruire au cœur de l’homme les doux sentiments qu’y fait naître le souvenir de la famille ou de la patrie… Mes cheveux ont beau blanchir, ma vue baisser, mes forces décliner, mon attachement pour vous n’a rien perdu de sa tendresse. Chaque jour, à l’autel, j’implore pour toute la famille l’aide et la bénédiction du ciel. La seule chose que j’attende en retour, c’est que vous me gardiez toujours la même place dans votre affection, et que vous priiez parfois pour votre oncle Pierre et pour la conversion de ses pauvres sauvages »[1].

Pas plus que l’âge ou l’éloignement, l’état religieux ne le rendait insensible au souvenir des siens : « Assurément la règle de saint Ignace ne nous défend pas d’aimer nos proches, et je dois avouer que Charles a toujours été

  1. Lettre à ses nièces Sylvie, Elmire et Rosalie, filles de son frère Charles. — Saint-Louis, 22 avril 1853.