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vous, la perte que je faisais. Votre bienveillance, votre bonté, faisaient sur moi grande impression, et m’aidaient à dompter mon humeur peu traitable. Daignez donc me garder votre amitié, et m’aider à acquérir les biens inappréciables qu’offrent la vertu et la religion ».[1]

Bientôt, l’auteur de cette lettre sera devenu l’un des premiers généraux de son pays. Son témoignage prouve que le P. De Smet avait dignement rempli sa charge d’aumônier.

On se souvient que la mission des Montagnes-Rocheuses était, depuis 1854, rattachée à la province de Turin. Les Pères de l’Orégon n’en continuaient pas moins à regarder le P. De Smet comme le principal soutien des réductions. C’était surtout lui qui recueillait les aumônes ; chaque année, il envoyait de Saint-Louis une ample provision de vivres, d’habits, de semences, d’outils, d’instruments de culture ; il obtenait du gouvernement autorisations et subsides ; jamais il ne quittait l’Europe sans emmener avec lui de nombreux missionnaires ; sans cesse il recommandait à la sollicitude du P. Général « ses pauvres enfants du désert ».

Profitant de sa présence, le P. Congiato, supérieur de la mission, tint à prendre ses conseils. Depuis l’abandon de Sainte-Marie et de Saint-Paul-Colville, les Jésuites ne possédaient plus en Oregon que deux réductions, celle des Cœurs-d’Alène et celle des Kalispels. Ne fallait-il pas profiter des bonnes dispositions

  1. Fort Vancouver, 9 nov. 1859.