Page:Pere De Smet.djvu/387

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur, je serais bien vite en route pour leur porter mes faibles secours ».[1]

Enfin, au printemps de 1858, il est libre de partir. Il n’a attendu, pendant dix ans, la permission de revoir ses néophytes, que pour leur porter, avec les lumières de la foi, les bénédictions de la paix.

Avant d’aller en Oregon, le P. De Smet devait accompagner une expédition dirigée par les États-Unis contre les Mormons.

Chassés, pour leurs mœurs infâmes, d’abord du Missouri, puis de l’Illinois, « les Saints des derniers jours » s’étaient retirés, en 1847, sur les bords du Lac Salé, de l’autre côté des Montagnes-Rocheuses.[2]

Le chef de la secte, Brigham Young, jouissait sur les siens d’une autorité absolue, et ne prétendait à rien moins qu’à établir le mormonisme sur tout le continent américain. Nommé par les États-Unis gouverneur de

  1. Lettre à Gustave Van Kerckhove. — Saint-Louis, 25 juillet 1857.
  2. Il semble que le P. De Smet ne fut pas étranger au choix de cette nouvelle résidence. « Dans l’automne de 1846, écrit-il, en approchant des frontières du Missouri, je trouvai l’avant-garde des Mormons, au nombre d’environ 10 000, campés sur le territoire des Omahas, pas loin du vieux Council Bluffs. Ils venaient, pour la deuxième fois, d’être chassés d’un État de l’Union. Ils avaient résolu d’hiverner à l’entrée du Grand-Désert et d’y pénétrer ensuite pour s’éloigner de leurs persécuteurs. Ils ne savaient point encore où ils fixeraient leur demeure. Ils me firent mille questions sur les régions que j’avais parcourues. La description que je leur fis des vallées de l’Utah, leur plut beaucoup. Est-ce cela qui les a déterminés ? Je n’oserais l’assurer ». (Lettre à Charles De Smet. — Saint-Louis, 10 mars 1851).