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nouvel institut, voué à l’apostolat des dissidents.[1]

En 1860, on compte aux États-Unis 43 archevêques et évêques, 2 500 prêtres, et quatre millions et demi de fidèles, soit un septième de la population totale. « Dans toute l’étendue du pays, la religion est prêchée ouvertement et sans entraves. Le culte se célèbre, au dehors comme au dedans des églises, avec pleine et entière liberté… Dieu aidant, on a tout lieu d’espérer qu’avant la fin du siècle, l’Église d’Amérique occupera un rang honorable dans la hiérarchie catholique ».[2]

De plus en plus, les évêques apprécient les services rendus par les Jésuites. En 1855, ils ne craignent pas d’en proposer cinq pour l’épiscopat. Le P. De Smet, annonçant la chose au P. Général, le conjure de s’opposer à ces nominations. C’est que son nom figure sur la liste envoyée à Rome,[3] et l’humble religieux se juge toujours incapable de remplir pareille charge.

Son ambition serait de retourner aux Montagnes. « La meilleure partie de ma vie, dit-il, a été donnée aux sauvages. J’ai eu le bonheur, chez eux, de sécher quelques larmes, de panser des plaies, celles de l’âme surtout, de diriger ces pauvres gens vers la vraie destinée de l’homme. Ma vigoureuse santé y a reçu quelques atteintes ; mes cheveux y ont blanchi ».[4]

  1. La première maison des Paulistes fut érigée à New-York, en 1858.
  2. Lettre du P. De Smet à son neveu Paul. — Saint-Louis, 15 mai 1860.
  3. « … Les nouveaux sièges seront bientôt occupés par des sujets proposés au Saint-Siège, et dont on attend la nomination au prochain consistoire. Le P. De Smet, de Termonde, a été proposé par le synode de Saint-Louis, ainsi que le P. Arnold Damen, du Brabant hollandais ». (Lettre du P. Hélias d’Huddeghemà sa famille.
    — Taos, 30   janvier 1856).
  4. Lettre à ses nièces. — 20  avril  1853.