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églises catholiques ont été saccagées et brûlées. Ceux qui osent les défendre tombent sous les coups des assassins ».[1]

« L’avenir devient de plus en plus sombre, et nous sommes menacés de tous côtés. Si nos ennemis réussissent à élire un président de leur parti — et, jusqu’ici, les chances sont en leur faveur — le culte catholique sera interdit, nos églises et établissements pillés ou brûlés, et les meurtres accompagneront toutes ces bagarres.

» Dans le courant de cette année [ 1854], plus de 20 000 catholiques se sont retirés dans d’autres pays, pour se mettre à l’abri des insultes. Un plus grand nombre se proposent de les suivre. La liberté de diffamer et de proscrire est à l’ordre du jour dans cette grande république, devenue le rendez-vous des démagogues de tous les pays, des mauvais sujets de toute espèce ».[2]

Aucune loi n’intervient pour protéger les catholiques. Dans certains États, le pouvoir public leur est ouvertement hostile.

« Les législateurs de New-York et de Pennsylvanie s’occupent en ce moment des biens temporels de l’Église, dont ils veulent retirer aux évêques l’administration. Ils ont pris l’initiative ; d’autres États ne tarderont pas à suivre cet exemple.

» Dans le Massachusetts, une inquisition tracassière vient d’être instituée pour la visite des couvents. À Boston, un comité de vingt-quatre polissons, choisis parmi les législateurs, dont soixante sont ministres protestants, a inspecté, de la cave au grenier, la maison des Sœurs de Notre-Dame de Namur ».[3]

  1. À son frère Charles. — Saint-Louis, 25 sept. 1854.
  2. À son frère François. — Saint-Louis, 24 octobre 1854.
  3. À M. Blondel, d’Anvers. — Bardstown, 22 avril 1855.