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recevoir le mot d’ordre des loges européennes. Ils avaient leur journal, L’Eco d’Italia. Partout, ils cherchaient à soulever le peuple contre l’Église, et à entraver l’action des évêques.

Pour reconquérir l’influence qui leur échappait, les ministres protestants ne craignirent pas de faire cause commune avec les révolutionnaires. Ce fut l’origine d’une vaste conjuration qui devait ; un moment, mettre en péril la liberté du catholicisme aux États-Unis.

Les Know-Nothing[1] — c’était le nom des nouveaux sectaires — commencèrent à s’organiser vers 1852. Ils formaient une société secrète, dont les membres étaient liés par le serment. À les entendre, ils ne cherchaient qu’à défendre les droits des indigènes contre l’invasion des Européens. « L’Amérique aux Américains ! » telle était leur devise. En conséquence, ils voulaient rendre plus sévères, eux récemment débarqués d’Europe, les lois sur la naturalisation, et écarter des emplois publics tout citoyen né de parents étrangers. En réalité, ce que combattaient ces fanatiques, c’était moins la qualité d’Européen que l’attachement des Européens, surtout des Irlandais, à l’Église romaine. Aux plus basses calomnies, ils allaient ajouter le meurtre, le pillage et l’incendie.

Bientôt s’offrit l’occasion d’entrer en campagne.

Au printemps de 1853, le nonce au Brésil, Mgr Bedini, débarquait à New-York. Il apportait aux fidèles des États-Unis la bénédiction du Souverain Pontife, et devait rendre compte à celui-ci de l’état du catholicisme dans la vaste république.

  1. Know-Nothing; littér. « Je ne sais rien ». Ces gens, en effet, feignaient l’ignorance, chaque fois qu’on les interrogeait sur leur association.