Page:Pere De Smet.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Amsterdam ne présentait plus aux fugitifs assez de sécurité. Ils quittèrent leur mansarde pour la cale du navire qui devait les emporter, et dont le capitaine était gagné à leur cause.

Le 31 juillet, on levait l’ancre et l’on s’engageait dans le Zuiderzee. Avant de s’embarquer, Pierre De Smet avait voulu renouveler à ses parents l’expression de sa piété filiale et offrir à leur affliction les consolantes pensées de la foi.

« Vous assurer du tendre amour que je vous porte, écrivait-il à son père, est sans doute superflu : ma conduite antérieure en est la meilleure preuve. Croyez bien que je vous garde toujours la même affection, bien qu’aujourd’hui la douleur que je vous cause puisse vous faire craindre le contraire. La religion, à laquelle vous êtes sincèrement attaché, aura bientôt séché les larmes que vous versez, et elles feront place à une véritable joie. Comment pourriez-vous être inconsolable de ce qu’un de vos enfants, en se donnant à Dieu, met en pratique les leçons qu’il a reçues de vous ?… »

C’est avec un grand bonheur que j’aurais passé à côté de vous cette courte vie ; mais le Seigneur m’appelle, il faut que j’obéisse. Tous les jours nous demandons à Dieu que sa volonté soit faite sur la terre. Eh bien ! qu’aujourd’hui le cœur soit d’accord avec les lèvres, et que la soumission de notre volonté aux desseins de Dieu nous rende capables de tous les sacrifices » !

Après avoir protesté de nouveau de l’attachement qu’il gardera toujours à celui qu’il appelle « le meilleur des pères », il rassure ainsi sa famille : « Nous nous embarquons joyeusement, encouragés par la bienveillance de notre capitaine, par la solidité du navire qui est