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seulement aux missions, c’est à l’Amérique, sa patrie d’adoption, qu’il est question de l’arracher.

Le 12 mars 1852, il écrit au provincial de Hollande :

« Peut-être avez-vous déjà reçu la lettre dans laquelle le R. P. Provincial du Missouri vous communique son intention, et celle de tous ses consulteurs, de m’envoyer en Europe comme procureur de la vice-province et des missions indiennes, intention sur laquelle il désirait prendre l’avis de Votre Révérence. C’est là un projet que le P. Elet avait formé durant son provincialat, et qui semble avoir déjà reçu l’approbation de Sa Paternité.

» Pour autant que la chose me concerne, je tiens à vous parler sans détour. Je n’ai pas à influer sur la décision de mes supérieurs, ni sur l’adoption de leur projet. Je déclare que je suis prêt à exécuter en tout leur volonté. Je vous avouerai même qu’au fond, après avoir mûrement réfléchi et beaucoup prié, je désire que le projet se réalise, et cela, parce que je serais heureux de pouvoir passer les quelques années qui me restent — si Dieu daigne un peu prolonger ma vie — dans la stricte observation de nos saintes règles, et la parfaite soumission aux ordres de mes supérieurs. J’éprouve ce besoin, après avoir passé tant d’années dans ces lointaines missions d’Amérique. La belle mort du P. Hoecken, que Dieu a jugé bon de récompenser sur le champ de bataille, ainsi que celle du vénéré P. Elet, qui, pendant de longues années, a été pour moi, non seulement un frère dans le Christ, mais encore un guide par ses conseils et son exemple, me font sincèrement désirer ce changement.

» J’ose vous assurer d’avance. Mon Révérend Père, que je vous donnerai en tout pleine satisfaction, et que,