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prières tous les jours, pour la conversion des Indiens qu’elle aimait tendrement »[1].

Mme Duchesne était maintenant plus qu’octogénaire. Sentant venir sa fin, elle voulut adresser un triple adieu à ce qu’elle avait de plus cher en ce monde : le Sacré-Cœur, sa famille et les missions indiennes. « Mon très cher Père, écrivit-elle à l’apôtre des Montagnes-Rocheuses, je ne puis quitter cette vie sans vous exprimer ma reconnaissance. N’oubliez pas, après sa mort, celle que vous avez favorisée de vos bontés sur la terre. Elles sont pour moi un appui auprès du souverain Juge, que j’ai tant offensé ». Suivait la promesse de prier encore pour les sauvages, et surtout pour leur bon Père.

Le 18 novembre 1852, l’éminente fondatrice expirait à Saint-Charles, laissant, en Amérique, sa Société solidement établie et animée de son esprit. Le P. De Smet reçut bientôt l’assurance de son bonheur. Il était convenu avec elle que le premier qui mourrait obtiendrait à l’autre une faveur particulière. Aussitôt après la mort de Mme Duchesne, il se sentit exaucé[2].

L’année suivante, c’était le P. Roothaan qui entrait dans son éternité. Peut-être avait-il, jusqu’à la fin, gardé quelque crainte touchant l’avenir de l’Orégon. Le P. De Smet n’en fut pas moins sensible à la perte d’un homme dont il avait maintes fois éprouvé la bonté, et « pour qui il gardait toujours une estime pleine de respect et de vénération »[3].

Les amis survivants étaient dispersés. Avec Mgr Van

  1. Lettre du 9 octobre 1872.
  2. Mgr Baunard, Op. cit., p. 489. — Nous ignorons de quelle faveur il est ici question.
  3. Lettre à Mgr Van de Velde. — 1er mai 1852.