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du P. De Smet. Aussi celui-ci n’hésitait pas à déclarer l’imputation « fausse dans tout son sens ».[1]

La douleur du missionnaire était d’autant plus vive qu’il pouvait se demander si, cette fois, le P. Général admettait sa justification. Depuis un an, il attendait une réponse.

Enfin arriva une lettre de Rome. Le P. Roothaan rendait justice au zèle et à la sincérité du P. De Smet, sans toutefois pouvoir s’expliquer les faits. « Les revers de ces dernières années, disait-il, me sont encore un mystère. Mystère surtout, le changement survenu chez les Têtes-Plates ».[2]

L’avenir des réductions ne cessait d’inquiéter le P. Général.[3] Tout en faisant large part à l’exagération dans les rapports qui lui étaient parvenus, ne pouvait-il pas soupçonner le P. De Smet d’avoir vu les choses en optimiste, et nourri de trop vastes projets ? Ne pouvait-il pas, du moins, croire la situation modifiée, depuis cinq ans que l’ancien supérieur avait quitté l’Orégon ? Avant de laisser ouvrir de nouvelles missions, avant même de donner à la conduite du P. De Smet une approbation définitive, il devait être plus complètement informé, et prendre le loisir d’arrêter son jugement.

Pareilles difficultés n’étaient point, du reste, sans

  1. Lettre au P. Murphy, vice-provincial du Missouri. — 1er mars 1852.
  2. Lettre du 15 avril 1852.
  3. « Maintenant que la mission Sainte-Marie est fermée, avait-il dit, je crains beaucoup pour les autres ». (Woodstock letters, 1887, p. 6).