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Velde : « Lorsque vous étiez mon supérieur, vous me reprochiez souvent d’être trop vite affecté et découragé, si l’on avait fait quelque rapport contre moi, et je reconnais que vous aviez raison. Il est de nouveau arrivé quelque chose de semblable, et cela auprès de la plus haute autorité. J’en ai été réellement bouleversé, d’autant que — c’est ma ferme conviction — les accusations portées contre moi sont fausses, et peuvent avoir comme conséquence l’abandon d’une grande partie des Indiens, pour lesquels j’aurais joyeusement sacrifié ce qui me reste de vie ».

Quelles étaient ces accusations ? Nous les trouvons formulées dans la lettre du P. Général, qui avait failli empêcher le départ du P. De Smet pour le fort Laramie.

Elles portaient spécialement sur deux points : 1o Les relations publiées par le missionnaire contenaient une large part de fantaisie, et causaient une amère déception à celui qui arrivait sur les lieux. — 2o Le P. De Smet avait compromis l’avenir des missions, en faisant aux sauvages d’excessives largesses, et des promesses qu’il avait été impossible de tenir.[1] En réponse au premier grief, le P. De Smet envoie immédiatement à Rome le témoignage des principaux missionnaires de l’Orégon, notamment des PP. Accolti, Ravalli, Mengarini, Joset et De Vos. Nous n’en citerons que deux passages.

Le 1er juin 1847, un an après que le P. De Smet avait quitté les Montagnes, le P. Accolti, supérieur du Willamette, écrivait au P. Provincial :

« Peut-être trouverez-vous des hommes qui, amis de la

  1. Lettre du 14 avril 1851.