Page:Pere De Smet.djvu/350

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ma visite aux sauvages, j’ai parcouru plus de 3 000 milles, j’ai été absent quatre mois, et toutes mes dépenses ne montaient pas à 50 piastres ».

Même lorsqu’il voyage en Europe, il est loin de vivre en seigneur : « Me trouvant, à Paris, trop éloigné de la maison de nos Pères, je me suis plus d’une fois contenté, en guise de dîner, d’acheter pour deux ou trois sous de châtaignes… J’ai fait, aller et retour, le voyage de Marseille à Rome, sur le tillac du bateau à vapeur, avec un pain et un morceau de viande que j’avais achetés avant de m’embarquer, par pure économie.

» Je regrette de devoir entrer dans ces détails, pour détruire ce qui me semble une fausse impression donnée sur mon compte. Si j’ai tort, j’en demande pardon à Votre Paternité ».[1]

Il y a dans cette réponse une force de raison, un accent de sincérité, qui ne trompent pas. Le P. Roothaan avait trop de clairvoyance et de loyauté pour ne pas accepter ces explications. Le P. De Smet fut maintenu dans sa charge de procureur et d’assistant du P. Provincial. Entre son supérieur et lui les relations redevinrent cordiales, si bien qu’il pouvait espérer l’autorisation d’aller bientôt ouvrir de nouvelles missions.

Les choses en étaient là, lorsque surgirent de nouveaux griefs. Ils devaient produire, sur l’esprit du P. Général, une impression profonde, et lui inspirer des craintes touchant l’avenir de l’Orégon.

Le 1er mai 1852, le P. De Smet écrit à Mgr Van de

  1. Lettre du 3 avril 1849.