des bonnes grâces du surintendant, et comptant sur ses pacifiques promesses.
Le P. De Smet partage la confiance générale. « Ce conseil, dit-il, sera le commencement d’une nouvelle ère pour les Peaux-Rouges, d’une ère de paix. Désormais, les voyageurs pourront traverser le désert sans être molestés, et les Indiens n’auront plus rien à craindre de la part des mauvais Blancs ».
Généreuse prévision, qui sera, hélas ! trop tôt démentie.
La conférence avait duré douze jours. Le 24 septembre, les Indiens se disposèrent à regagner leur pays. Le P. De Smet leur recommanda de prier chaque jour « le Maître de la vie », et promit de s’employer à leur obtenir des missionnaires ; il serra une dernière fois la main des chefs, puis reprit la route de Saint-Louis, en compagnie des négociateurs américains, et d’une députation d’Indiens se rendant à Washington.
Après avoir quelque temps longé la Nebraska, la caravane se dirigea vers le sud, pour visiter la mission des Potowatomies. C’était l’occasion de faire constater aux sauvages le bien-être que procure un travail industrieux et persévérant.
Les missionnaires de Sainte-Marie offrirent aux voyageurs un banquet. Quantité de légumes et de fruits : patates, carottes, navets, citrouilles, melons, pommes et pêches, furent servis aux députés indiens. Tous y firent grand honneur. À la fin du repas, la Tête-d’Aigle se leva et, s’adressant au P. De Smet :
— Aujourd’hui, dit-il, nous comprenons tes paroles.