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apostolat. Les sauvages l’avaient écouté avec une religieuse attention, et exprimaient le désir de devenir chrétiens.

— Père, disaient-ils, nous avouons nos fautes, mais nous ignorions la parole du Grand-Esprit ; si vous restiez pour nous instruire, nous tâcherions désormais de mieux vivre.

Impuissant à leur donner satisfaction, le P. De Smet ne cessait de répéter : « Si les prêtres d’Europe savaient quel bien peut faire ici un missionnaire, ils accourraient en Amérique, afin de réjouir l’Église notre mère, en lui donnant, par milliers, de nouveaux enfants ».

Cependant la conférence touchait à sa fin. Les articles, longuement discutés, avaient été, l’un après l’autre, adoptés par les tribus. Le traité fut signé par les représentants des États-Unis et les principaux chefs indiens.

Le lendemain, les sauvages voient le drapeau de l’Union flotter devant la tente du surintendant. En même temps, le canon leur annonce l’arrivée des présents envoyés par la République. Tous aussitôt d’accourir et de se ranger autour d’une enceinte circulaire, au centre de laquelle sont exposés les objets à distribuer. Les grands chefs sont servis les premiers. On commence par les habiller. Fiers de leur nouveau costume, ils font naïvement admirer au missionnaire leur uniforme de général, avec leur beau sabre doré — singulier contraste avec leurs cheveux en broussaille, et leur visage frotté de vermillon.

Ainsi accoutrés, les chefs partagent eux-mêmes, entre les membres de leurs tribus, les largesses du gouvernement. L’ordre le plus parfait, la plus stricte justice, président à la distribution. Puis chacun se retire, charmé