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CHAPITRE XIV

LA CONFÉRENCE DU FORT LARAMIE


1851


Le P. De Smet exerçait depuis deux ans ses fonctions administratives, lorsque s’offrit à lui l’occasion d’une visite aux Indiens.

On venait de découvrir les mines d’or de Californie. Sans cesse, des milliers d’émigrants traversaient le désert, séduits par les promesses du nouvel Eldorado. Ils avaient, en quelques mois, tracé une large route, allant du Missouri jusqu’au Pacifique. San-Francisco qui, en 1848, ne comptait que cinq cents habitants, atteignait, deux ans plus tard, le chiffre de vingt-cinq mille.

Les Indiens, notamment les Cheyennes, ne pouvaient, sans irritation, voir les Visages-Pâles envahir un domaine dont les traités leur garantissaient la tranquille possession. Déjà on pouvait craindre de sanglants conflits.

Le surintendant des Affaires Indiennes, Mitchell, résidant à Saint-Louis, eut l’idée d’une conférence où seraient représentées toutes les tribus vivant à l’est des Montagnes. On leur offrirait une indemnité, moyennant laquelle les Blancs auraient le droit de tracer des routes